En Savoir Plus
Stéphanie et Frédéric
Si Frédéric est autodidacte, venu d’un milieu extérieur à la vigne et s’initiant directement par la dégustation (il est en charge de la carte des vins dans le restaurant créé avec ses deux sœurs à Clermont l’Hérault en 1993), les études puis formations qu’il se décide à suivre auprès de vignerons réputés engagés (auxquels on peut rajouter Sylvain Fadat, Xavier Peyraud) ne lui donnent pas moins la volonté de faire les choses du mieux possible, avec attention, intelligence et pertinence.
Stéphanie a un parcours plus traditionnel, issu du milieu viticole.
2004, alors que Frédéric possède déjà ses premières parcelles à Argelliers, elle hérite du Mas de Perry à Murles, domaine familial depuis 1773, où elle fera ses premières armes.
Villages voisins, passions communes, c’est à partir de là qu’ils mettront en œuvre ensemble leurs apprentissages respectifs, désireux de s’adonner à leur tour à ces principes dans lesquels ils se reconnaissent, cette agriculture biologique, et biodynamique.
Ils se permettent ainsi de produire des mini-vinifs supplémentaires aux vendanges annuelles, réservées à l’expérimentation, suivant leurs idées de la vinification sans soufre et sans produit oneologique, 3 ou 4 cuves qui sont destinées à des essais, afin de pouvoir affiner leur expertise.
Un choix qui demande patience, volonté et persévérance.
Au début de l’aventure, deux cuvées sont proposées, dont la fameuse Cariño, un rouge 100% carignan, on reste dans l’originalité.
Aujourd’hui, on en compte plus d’une dizaine.
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Le Domaine
Autre choix important, celui de se localiser dans cette zone géographique en particulier.
Si Frédéric s’est installé précisément là, ce n’est pas par hasard, mais plutôt par désir de compliquer les choses… du moins, de ne pas faire comme les autres !
Au lieu d’accéder à une AOC déjà reconnue, que ce soit celle du Pic St Loup ou de la voisine Aniane, il leurs préfère cet emplacement, sur les Terrasses du Larzac, car il réserve une singularité météorologique : en effet, placé au nord de la courbe F sur le schéma des bioclimats (qui représente la zone fraîche), ce terroir subit uniquement entre 1350 et 1450 heures supérieures à 10°C selon l’échelle de Winkler, quand la plupart des sites connus en Languedoc ont des périodes d’ensoleillement plus importantes avec des températures enregistrées entre tempérées et douces.
MAS DES AGRUNELLES
Terrasses du Larzac
Si certains y voient un handicap, qui en fait une zone réputée difficile à exploiter et écartée par des viticulteurs en soif de grands rendements, a contrario, Stéphanie et Frédéric ont su déceler là un challenge, et un tout autre attrait.
Car ajouter à cela une diversité de sols riche et une attention toute particulière sur les procédés de vinification élargit le champ des possibles, qui ne demandait qu’à être mis en valeur, ce à quoi Stéphanie et Frédéric se sont attelés.
L’idée première: vinifier chaque parcelle dans une cuve attitrée, afin de faire ressortir son terroir, son environnement immédiat et ce climat, plutôt que de travailler uniquement le cépage.
Cela confère à nos vins une trame aromatique parcellaire, plutôt que variétale.
En agriculture biologique et biodynamique la viticulture consiste à maintenir le milieu en équilibre, la vigne étant considérée au même tire que son environnement.
Notre travail du sol oblige les racines à plonger, les levures naturelles s’imprègnent toute l’année de leur environnement… notre façon de travailler marque énormément l’identité du terroir.
A la cave, la même philosophie nous guide, la technologie est minimale de manière à ce que cette identité forte ne soit pas gommée par quelques interventions.
Nous n’utilisons aucune méthode ou produit œnologique qui aurait pour effet de standardiser.
Le microclimat propre à la situation géographique de nos terres confère à nos vins un équilibre et une profondeur assez atypique pour la région.
Le nombre important de cuvées est dû au fait que chaque parcelle est vinifiée séparément.
C’est pour cette raison, et dans un souci d’authenticité que, dans la mesure du possible, chaque terroir fait l’objet d’une cuvée.
Vinification des rouges
La récolte, manuelle, est vinifée de façon traditionnelle : pour certaines de nos cuvées la vinification pseudo-carbonique à température ambiante s’effectue en grappes entières.
Chaque parcelle est vinifiée dans une cuve à part.
Une fois éraflé, le raisin est mis en cuve à l’aide d’un tapis élévateur de manière à conserver l’intégrité des baies.
La cuve est ensuite fermée hermétiquement, la fermentation débutant souvent au bout de quelques heures, toujours en levures indigènes et sans souffre.
La macération dure un mois environ.
Le décuvage est dicté par la dégustation journalière.
L’élevage se fait en cuve ou en barrique pendant un à deux ans.
Des soutirages, à l’abri de l’air, ont lieu pendant l’hiver.
Le vin est embouteillé sans collage ni filtration, le seul ajout de soufre se fait à ce moment là, à 2gr par hectolitre.
Vinification des blancs
La récolte est manuelle et a lieu très tôt le matin de manière à rentrer le jus le plus froid possible.
Le mout est sulfité sur le pressoir à 3gr/hl.
Après le pressurage le jus est recueilli dans une cuve saturée de gaz carbonique, à peine débourbé de façon à ne pas le dépouiller.
Si tout se déroule normalement nous ne collons ni ne filtrons.
Notre équipement nous permettant de choisir le jour de la mise en bouteille, les embouteillages ont lieu au printemps un jour fruit ou fleur, 2gr/hl de sulfite sont ajoutés à ce moment là pour arriver à un total inférieur à 40 mg par litre.